Pour ceux qui ne savent pas, le philosophe slovène Slavoj Zizek est le maître à penser de Aaron Maiden. Il y a de ces premiers amours que l'on ne peut oublier. Mon entrée dans l'univers de la philosophie peut vraiment se compter à partir de la lecture de La Subjectivité à Venir. J'avais bien sûr fait mes premières armes chez les Grecs et chez Ricoeur, mais Zizek m'a tout de suite conquis par le divertissement. Blagues de mauvais goût, lecture claire et passionnée du monde contemporain, côté gauche et subversif, le mec me fait voir les films autrement, voire tout autrement.
A la lecture de son récent "Violence", beau livre aux pages déchirées à l'ancienne, j'ai pu le découvrir sous un autre jour. C'est comme s'il avait fait un update dans sa facon d'écrire et qu'il s'était entiché de nouvelles références pour parfaire son style, étrange mélange de psychanalyse, de kantisme, de marxisme, de hegelisme, et j'en passisme. Avec Violence, Zizek est beaucoup plus incisif. Dans ce livre, il traite littéralement des gens d'imbéciles, et il s'attaque au figures de proue du libéral-communisme (Bill Gates first and foremost) dans un texte intitulé "S.O.S. Violence". Pour faire bref, il faut le lire.
Toujours est-il que de le lire dans ce ton offensif m'a fait réfléchir à un de ses précédents ouvrages, "Plaidoyer en faveur de l'intolérance". A l'époque ou je l'ai lu, il en était sorti que le système capitaliste créait des injustices qui pousse les gens à sentir de la colère (parce que la colère est une réaction normale quand une chose que nous croyons nous etre due ne nous est pas accordée). Cette frustration étant créée par l'Autre, il est logique qu'elle doive se déchainé sur l'Autre. Ensuite ca parlait de racisme. C'était très bon, il y avait des blagues du genre "Ma petite-amie n'est jamais en retard, parce que quand elle est en retard, elle n'est plus ma petite-amie." Bref, la solution de Zizek était la suivante: puisqu'il est dans notre nature d'être intolérant, il ne faut pas tenter de changer en devenant tolérant. Il faut plutôt travailler ensemble pour être intolérant envers les même choses pour bâtir à l'unisson un monde meilleur.
Mais à la lecture de Violence, j'ai compris l'intolérance d'une nouvelle façon. Le problème avec la tolérance c'est que c'est un état temporaire. Il y a toujours un problème si on doit le tolérer et un jour cette tolérance risque fort de s'arrêter. Le problème avec la tolérance, c'est qu'il y a un problème. Je n'ai pas envie de tolérer des choses, je ne veux simplement pas penser à avoir à tolérer des choses. Comme on dit: il y a de bonne et de mauvaises solutions à un problème, et il y a de vrais et de faux problèmes.
mercredi 7 janvier 2009
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